Le chlore et ses dangers
«Les travailleurs, notamment les maîtres nageurs, se plaignent fréquemment de la qualité de l’air dans les piscine utilisant le traitement de l’eau par le chlore. Ceci se traduit par des troubles variés (yeux, nez ou gorges irrités, toux avec ou sans expectoration) mais aussi par des épisodes d’extinction de la voix qui survienne beaucoup plus fréquemment chez les personnels les plus exposés à l’air ambiant des halls. » (Extrait d’un document de l’INRS daté du premier trimestre 2005).
Afin de mettre à la disposition des baigneurs des eaux de bonne qualité, les exploitants des piscines sont amenés à utiliser divers produits désinfectants. Le chlore et ses dérivés (eau de javel, hypochlorites) sont les plus courants. La réaction de ces produits avec la pollution générée par les baigneurs aboutit à la formation d’une gamme de dérivés très variée.
Les produits de réaction sont principalement la dichloramine (NHCl2 ) et la trichloramine (ou trichlorure d’azote (NCl3 )).
« […] les Maîtres Nageurs Sauveteur des deux sexes, exposés au trichlorure d’azote, travaillant dans des piscines couvertes, risquent de présenter des symptômes irritatifs aigus. » Conclusion du document pour le médecin du travail n°86 (2001), réalisé en collaboration avec l’Institut National de Recherche et de Sécurité, intitulé Maîtres nageurs sauveteurs exposés au trichlorure d’azote dans les piscines couvertes : symptômes respiratoires et réactivité bronchique.
En effet, le caractère d’irritant respiratoire et oculaire de cette trichloramine a été mis en évidence par cette étude. La question du niveau de confort de l’ambiance de travail des personnels des piscines est posée. Le niveau de trichlorure d’azote de 0,50 mg.m-3 (définit en 2001) apparaît manifestement trop élevé pour garantir le confort (2005). Reconnaissance dans la législation
Dans la réglementation française, les troubles de santé des travailleurs des piscines sont reconnus dans le cadre du tableau n°66 des maladies professionnelles di régime général de la sécurité sociale : Rhinite et asthmes professionnels pour les travaux exposant aux dérivés aminés des produits chlorés tels que la chloramine dans les piscines (décret n°2003-110 du 11février 2003, JO du 13 février 2003).
Remarque chlore et chloramine
« Le problème est susceptible de prendre une toute autre ampleur dans le cas de bassins ludiques ou des parcs aquatiques. En effet, les prestations mises à la disposition du public (eau plus chaude, bains bouillonnants, toboggans, vagues) peuvent générer des concentrations de polluants élevées. Les solutions techniques existent, les limitations a leur application sont plus d’ordre économique (coût de l’énergie) que d’ordre technique. »
Le chloroforme Issu de l’usage du chlore en piscine, est dangereux pour la santé, notamment pour les enfants. Du fait des conditions particulières de baignade des enfants (eau plus chaude, forte densité de baigneurs, bassin peu profond contribuant a une plus forte concentration en chloramines) et de leur particularités physiologiques (maturation pulmonaire, respiration buccale, fréquence respiratoire et rapport surface/poids plus élevés, peau plus perméable) ou comportementales (plus grande ingestion d’eau), un enfant d’un an absorberait en une heure dans une piscine chlorée en moyenne trois fois plus de chloroforme qu’un maître-nageur en une semaine, ce qui provoque un net dépassement de la dose journalière tolérable fixée pas l’OMS pour ce composé chimique. Des auteurs belges ont avancé la possibilité d’un effet de la fréquentation cumulée de la piscine scolaire sur la perméabilité pulmonaire des enfants. Cet effet serait le résultat d’une fragilisation du revêtement cellulaire pulmonaire que ces auteurs ont mis en évidence par le dosage sérique de protéines provenant du poumon. La modification de perméabilité a également été observée chez la souris ou des rats exposés à l’atmosphère d’une piscine ou a de la trichloramine pure. Dans les centre aquatiques de loisirs, les concentration en chlore et ses dérivés peuvent atteindre 2mg.m-3 , valeurs intolérables en raison des irritations qu’elles produisent. Les premières plaintes de salariés apparaissent pour une concentration de 0,5mg.m-3 et concernent tous les agents pour une concentration de 0,7mg.m-3
REMARQUES
Cas d’asthme : l’augmentation observée des pneumoproteines sériques chez les enfants fréquentant de piscines par rapport a des témoins a été proposée comme explication à l’augmentation récente des asthmes dans les pays développés.
L'odeur des piscines: Les concentrations en chloramines mesurées dans l’air ambiant des piscines seraient 7 à 18 fois supérieures a celles du chlore indiquant que ce sont les chloramines et non le chlore lui-même, comme on le croit parfois qui sont responsable de l’odeur typique des halls de piscines.